"Ghadi News"
OLJ / Par Carole AWIT "L'orient le jour"
Vice-directrice du Centre supérieur de la recherche à l’USEK,
Lara Hanna Wakim mise sur l’éducation pour permettre à la jeune génération de faire face aux défis environnementaux et sociétaux.
« L’éducation est plus que jamais indispensable pour faire face aux défis environnementaux et sociétaux. Enseigner, c’est permettre aux étudiants d’acquérir des capacités de réflexion pour agir dans la société et devenir des citoyens responsables », annonce d’emblée Lara Hanna Wakim, vice-directrice du Centre supérieur de la recherche à l’USEK. Cette ingénieure agronome, titulaire, entre autres, d’un doctorat en génie des procédés alimentaires de l’AgroParisTech (Paris, France) en 2007, œuvre au quotidien pour former ces étudiants à devenir des acteurs de changements positifs. « Je travaille avec le souci de permettre aux jeunes d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir la culture du développement durable, la non-violence, le respect des droits de l’homme, l’égalité et l’appréciation de la diversité culturelle. Je souhaite que ceux-ci puissent agir, dans un futur proche, en tant que leaders, éthiques et intègres, dans toutes les procédures de prise de décision », explique Mme Wakim. Pour ce faire, l’ancienne doyenne de la faculté des sciences agronomiques et alimentaires à l’USEK incite ses étudiants à participer à des tables rondes pour débattre des enjeux locaux et mondiaux relatifs à la protection de l’environnement, à la paix, à la justice et à l’inclusion, et leur offre l’opportunité de discuter avec des professionnels de leur domaine de spécialisation dans le cadre de ses cours qui portent essentiellement sur la sécurité alimentaire, la législation et la normalisation dans le secteur agroalimentaire, l’assurance-qualité et la santé du consommateur, ainsi que l’insertion professionnelle dans les secteurs agronomique et alimentaire.Selon la représentante de la région MENA à l’Union internationale des sciences et technologies de l’alimentation (IUFoST) au Canada depuis 2014, qui est également membre de la Confédération globale des établissements d’enseignement supérieur d’agriculture et des sciences du vivant (GCHERA) depuis 2015, et du groupe de travail de Sécurité alimentaire et Covid-19 auprès de l’IUFoST depuis 2020, la sensibilisation au développement durable doit être entreprise à différentes échelles, à commencer par les jeunes, « par le biais de l’éducation, parce que ceux-ci sont des acteurs principaux du développement durable ». L’enseignante chercheuse, qui multiplie ses engagements en faveur de l’environnement sur le plan local et à l’international poursuit : « Chaque individu doit devenir acteur d’un changement axé sur la durabilité. Il s’agit d’une transformation profonde de notre manière de penser et d’agir afin de créer un monde plus viable et de faire face aux enjeux de développement durable. »
Par ailleurs,
Lara Hanna Wakim met en place, tout au long de l’année académique, différentes activités permettant aux étudiants d’acquérir des outils pour communiquer efficacement avec un public diversifié et collaborer au sein d’équipes pluridisciplinaires, tout comme elle les encourage à fournir une aide aux démunis, notamment en leur faisant don de denrées alimentaires. La docteure en génie des procédés alimentaires est en effet persuadée que, peu importe la discipline enseignée, les enseignants doivent encourager les jeunes à s’engager dans la vie civique et sociale, et les sensibiliser aux enjeux du développement durable pour qu’ils puissent contribuer à créer une société équitable. « Il est de la responsabilité des enseignants d’assurer aux étudiants un transfert de connaissances centrées sur les valeurs éthiques et morales qui leur permettent de mieux comprendre les changements causés par l’activité humaine, ainsi que de leur responsabilité individuelle en tant que citoyens », insiste-t-elle.
Sensibiliser au développement durable
« Compte tenu de la situation actuelle du Liban en termes de crises économique et alimentaire, il est important de former des professionnels aptes à appréhender l’ensemble des facteurs scientifiques, techniques, socio-économiques et humains pour prendre des décisions dans un environnement changeant : préserver les ressources naturelles et les transformer, accompagner la transition écologique, protéger nos savoir-faire et notre culture alimentaire, et mettre en place des stratégies pour une alimentation durable en intégrant le management des risques », explique encore Mme Wakim.
Coordinatrice régionale du projet « Faith for Earth » auprès du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) depuis 2019, l’engagement de
Lara Hanna Wakim ne se limite pas à l’université. L’enseignante chercheuse est engagée au quotidien auprès des organisations et établissements religieux locaux (universités, écoles, hôpitaux) dans le but de responsabiliser et encourager la population à mener des actions permettant de sauvegarder l’environnement pour atteindre les objectifs de développement durable. « Les Nations unies attachent en effet une grande importance à ce que les actions en faveur de l’environnement fassent partie des stratégies de prévention des conflits, de maintien et de consolidation de la paix, car il ne peut y avoir de paix durable si les ressources naturelles qui soutiennent les moyens de subsistance et les écosystèmes sont détruites », conclut Mme Wakim.
Source: https://www.lorientlejour.com/article/1244267